Maximisez vos chances de récolter un gros ours mature
Dans ce blogue, Daniel Larocque qui compte 25 années d'expérience comme guide, partage des astuces pour augmenter vos chances de récolter un ours mature lors de vos chasses. Découvrez comment choisir l'emplacement de votre poste d'affût, adapter votre approche et bien plus encore pour vivre une expérience de chasse à l'ours printanière réussie.
Est-ce qu'il y en a parmi vous qui, comme moi, ont déjà pris une éternité pour décider de l'emplacement d'un mirador ou d'une cache au sol ? Surtout, quand on a deux ou trois amis de chasse qui s'en mêlent en donnant leurs opinions. Les discussions vont comme ceci : il pourrait arriver par-là, pas beaucoup d'opportunités de tir, l'arbre n'est pas assez gros, comment arriver et quitter sans faire trop de dégâts, etc.
Avant de songer à l'emplacement du poste d'affût et d'appâtage, voici quelques conseils pour maximiser vos chances de récolter un ours mature.
C'est clair que s'il y a présence d'ours dans votre secteur, et comme ils sont gloutons, peu importe l'emplacement de votre appât, ils vont se présenter. En espérant de jour mais assurément la nuit. Voici quelques détails qui peuvent faire la différence et maximiser l'activité diurne.
Au fil des années, j'ai préparé plusieurs sites d'appât pour la chasse à l'ours printanière et ce, dans toutes sortes d'habitats. La première année, en 1998, j'ai eu la chance de guider 23 clients des États-Unis pour un pourvoyeur.
Les résultats d'activités aux appâts variaient beaucoup selon les endroits choisis. À certains endroits, les ours prenaient quelques bouchées de nourriture et se sauvaient dans le sous-bois pour repasser à répétition pour d'autres petites bouchées.
Le pourvoyeur avait tendance à installer ses appâts dans des petites ouvertures situées dans des forêts de conifères très denses. Sans aucune visibilité autant pour le chasseur que pour l'ours.
Un autre facteur qui compliquait les affaires était que le vent tourbillonnait constamment et les chasseurs se faisaient sentir continuellement.
Cependant, il y avait des appâts qui avaient énormément d'activité de jour. L’arrivé des caméras de surveillance, m'a permis d'en apprendre énormément sur le fantôme de nos forêts et pourquoi certains appâts étaient beaucoup plus visités que d'autres.
On est conscient que l'ours a l'odorat très bien développé, son ouïe est respectable mais sa vue est moindre.
Bon champ de vision
Pour contribuer au confort de l'ours, recherchez un endroit où il aura un bon champ de vision, afin qu'il puisse voir arriver ses camarades !
Quand je dis champ de vision, je ne parle pas dans le milieu d'un champ ou buché. À cette date, ma recette gagnante est forêt mature avec un sous-bois assez bien dégagé avec présence de conifère mature. S'il n'y a pas de conifère, l'ours va se sentir moins en sécurité jusqu'à ce que les feuillus aient pris du poil de la bête.
En moyenne, j'aime bien voir jusqu'à 70 verges selon les angles. Donc, en début de saison, ça va sembler dénudé, mais les feuilles vont faire la part des choses assez rapidement.
Soyez vigilant à la température extérieure
Comme la chasse printanière débute à la mi-mai et peut s'étendre jusqu’à la fin de juin, vous chasserez dans des températures atteignant parfois les 30 degrés Celsius. Donc, en parlant de chaleur… soyez vigilant et assurez-vous d’avoir votre propre chambre froide tel que le système Coolbot ou avoir un boucher ouvert jusqu'aux petites heures du matin et qui a de la place !
Voici l'importance d'avoir du conifère qui forme un sous-bois ombragé pour maximiser le déplacement des ours encore vêtus de leur manteau d'hiver. Ceci vous protégera aussi du soleil ardent durant vos sorties de chasse.
Sécurité et sortie d’urgence
Un autre détail très important est de trouver un endroit où il y a quelques arbres matures à une proximité de 10-15 pieds (3 à 5 mètres) de l'appât pour que les plus petits ours aient une porte de sortie d'urgence. Il est toujours préférable d'avoir des ours au baril même s'ils sont petits. Ceci va réconforter les plus gros qui observent au loin et potentiellement les inciter à s'approcher.
Un endroit silencieux
Évitez les marécages actifs, car tout ce que vous allez entendre à part des milliards de moustiques seront les grenouilles et ouaouarons.
Ceci s'applique autant pour les rapides et ruisseaux qui font trop de bruit pour que vous entendiez quelque chose et j'ai remarqué que les ours ne se sentent pas en sécurité à ne pas pouvoir entendre.
Emplacement de votre cache ou mirador
Une fois que vous pensez enfin avoir trouvé l'emplacement idéal pour mettre l'appât, il vous reste à vous assurer de pouvoir installer votre mirador ou cache au sol avant tout. Si vous optez pour une cache au sol, assurez-vous de pouvoir contrôler les allées et venues des ours. Positionnez-vous à un endroit ou la probabilité d’avoir des ours qui arrivent dans votre dos est moindre tel qu'un champ agricole, un grand bûcher, une falaise ou un plan d'eau.
La priorité avant de faire votre installation finale est de choisir à quel vent vous voulez chasser. Je suggère fortement d'opter pour chasser avec des vents tendance Ouest, Sud/Ouest et/ou Nord/Ouest car ils sont prédominants à cette période de l'année. Autrement, vous allez probablement chasser des journées pluvieuses et fraîches qui ne sont pas favorables pour la chasse à l'ours.
Aussi, il est important de chasser à bon vent. Avec tous ces efforts, ne faites pas la gaffe de vous présenter à votre site de chasse lorsque le vent ne vous est pas favorable. Un ours vous sentira de très loin.
Le sens de l'odorat chez les ours est incroyablement aigu et est considéré comme l'un de leurs sens les plus importants. On estime que le sens de l'odorat d'un ours est 7 fois meilleur que celui d'un chien et environ 100 fois plus puissant que celui d'un humain. Ils peuvent détecter les odeurs à plusieurs kilomètres de distance, en fonction de facteurs tels que la direction du vent, l'humidité et la force de l'odeur. Cette capacité olfactive exceptionnelle aide les ours à localiser la nourriture, à identifier d'autres ours et à éviter les dangers potentiels.
Protégez-vous des moustiques et du soleil
On s'entend que la chasse à l'ours veut dire moustiques et que nous sommes habillés de la tête aux pieds pour éviter les piqûres. Heureusement que les appareils Thermacell et la crème chasse-moustique Watkins existent pour rendre nos sorties de chasse plus tolérables.
En faisant face à l'ouest, cela indique clairement que vous allez avoir le coucher de soleil en plein visage jusqu'à ce que les feuilles soient sorties. Je reviens à l'importance des conifères. Servez-vous de l'ombrage de ceux-ci. Installez votre cache ou mirador en prenant en considération le trajet du coucher du soleil. Je m'organise toujours pour être le moins exposé aux rayons et si possible pas du tout. Ceci me garde au frais et empêche le soleil de m'aveugler durant son long coucher éternel du printemps. Le bonus est que plus on est au frais et moins les moustiques nous harcèlent.
Avant de procéder à l'appâtage du baril, finalisez complètement l'installation de votre cache ou mirador. Je chasse l'ours au sol car je trouve ça beaucoup plus facile à arriver et partir de ma cache sans me faire détecter par les ours.
Votre sécurité avant tout
N'oubliez pas que j'ai passé des centaines d'heures en présence d'ours autour de moi et que je connais leur comportement. Je suis toujours armé avec mon poivre de cayenne comme outil préventif. Une maman ours avec ses oursons peut être très agressive pour protéger ses petits.
Planifiez votre approche
Pour ce faire, lors de la journée de préparation des lieux, je passe le râteau pour les 300 derniers pieds avant d'arriver à la cache. Donc une fois fini, il ne reste qu'une belle terre noire qui me permet d'arriver et quitter sans alerter les ours.
Je dirais qu'à 80% du temps, que ce soit à mon arrivée ou départ, il y a un ours au baril. Voici la beauté de chasser au sol. Monter ou descendre d'un mirador sans se faire détecter n'est pas évident.
Approximativement à une soixantaine de mètres avant d'arriver à la cache, je pars un autre sentier qui va fourcher vers l'appât. Jamais je ne circule entre l'appât et ma cache pour éviter le plus possible de me faire détecter. Surtout si une femelle accompagnée de ses petits est présente. Le but est d'éviter qu'elle devienne stressée et que je sois obligé de me défendre.
Où placer votre appât
Positionnez le baril bien attaché à un arbre sur le point le plus élevé de l'endroit pour maximiser le champ de vision de l'ours. Même si le monticule est seulement 8 pouces plus haut que la balance du rayon de l'emplacement de l'appât, l'ours sera beaucoup plus confortable et souvent il va se permettre d'étirer et de se bourrer la bedaine jusqu'à la limite avant qu'un ours plus dominant ne soit trop proche.
Et pour finir, assurez-vous d'avoir un appât de qualité pour que les ours souhaitent y revenir afin de se nourrir. L'appât que j'utilise est présenté dans des boîtes contenant un mélange de céréales, de mélasse et de fruits secs, pesant environ 70 lbs/32 kg.
J'appâte généreusement en début de saison pour attirer et maintenir le plus grand nombre d'ours possible dans le secteur, ce qui augmente mes chances d'attirer les individus dominants à venir faire leur tour.
Vos caméras de surveillance
Un des plus grands défis est aussi l'installation et positionnement d'une ou des caméras de surveillance à l'appât.
Un petit truc que j'ai adopté pour éviter que les ours et ratons ne déplacent ou tout simplement assassinent mes caméras, je me sers d'un arbre de 4-6 pouces à la base pour en faire un poteau. Je choisis un arbre de cette taille auquel je vais passer à côté à chaque fois que je vais aller remplir le baril. Je monte directement sur le porte-bagages de mon VTT et coupe l'arbre à une dizaine de pieds du sol pour ensuite installer ma ou mes caméras. Avec cette technique, j'évite que les ours et ratons grimpent pour aller se réfugier des prédateurs. À partir de ce moment, à chaque fois que je vais aller nourrir, je vais pouvoir récupérer les cartes de mes caméras sans mettre le pied au sol, puis continuer en VTT jusqu'à l'appât pour procéder à l'appâtage.
Conclusion
Choisir soigneusement l'emplacement de votre poste d'affût et d'appâtage, en tenant compte des conseils mentionnés, est essentiel pour augmenter vos chances de récolter un ours mature. Pensez au champ de vision de l'animal, au confort et à la sécurité qu'il ressent, ainsi qu'au positionnement des caméras de surveillance. N'oubliez pas non plus de prendre en compte les conditions météorologiques et les caractéristiques du terrain pour assurer une chasse plus agréable et efficace. En mettant en pratique ces astuces et en étant attentif aux besoins et au comportement des ours, vous pourrez vivre une expérience de chasse à l'ours printanière réussie et mémorable.
Bonne chasse!
Daniel Larocque
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